Biographie : Gôshô Aoyama
Gosho

Aoyama Yoshimasa, dit Aoyama Gōshō (青山・剛昌), naît à Daiei dans la préfecture de Tottori (Japon) le 21 Juin 1963. Dès son plus jeune âge, Aoyama se révèle doué en dessin : alors qu'il en est encore au CP, son tableau de « la Guerre de Yukiai » lui permet non seulement de remporter un concours mais aussi se fait exposer dans les grands magasin de Tottori gérés par le groupe Daimaru. Une fois diplomé du baccalauréat au lycée Ikuei, il étudie l'art à l'Université Japonaise d'Art de Tokyo, la plus grande université du Japon.

C'est pendant l'hiver 1986 qu'Aoyama décide de participer à un concours de dessin pour les étudiants de première année, concours qu'il remporte et lui met le pied à l'étrier pour une future carrière de mangaka professionnel puisqu'organisé par la plus grosse maison d'édition de tout le Japon, la Shōgakukan, qui édite encore les tomes actuels de Détective Conan plus de quinze ans après. En 1987, un an après avoir gagné le concours, il lance une petite histoire du nom de ちょっとまってて (“Chotto Mattete”, soit littéralement « Attends un peu ! ») dans un hebdomadaire, le Shōnen Sunday. Suivra rapidement une autre de ses œuvres phares, Magic Kaito.

C'est au début des années 90 qu'Aoyama sort la série Yaiba, l'histoire burlesque d'un petit samouraï. Cette série durera sur 24 tomes et lui vaudra en 1992 de remporter le Shōgakukan Manga Award dans la catégorie shōnen, ce qui le hisse parmi les plus grands mangakas du vingtième siècle aux côtés des ténors comme Rumiko Takahashi (Urusei Yatsura, Ranma 1/2), Osamu Tezuka (Astro Boy, Metropolis) ou Akira Toriyama (Dragon Ball). Un peu après, il publiera des petites histoires par chapitres dans le Shōnen Sunday qui seront groupées en tankōbon (livres qui regroupent par série des chapitres hebdomadaires) parmi lesquelles on peu voir Le Troisième de Base N°4, Recueil de Nouvelles de Gōshō Aoyama et… Détective Conan !

Avec la série Détective Conan, qu'il comptait au départ arrêter une fois le dixième tome atteint, Aoyama connaît un succès fulgurant. L'œuvre est alors adaptée dans de nombreux pays dont la France, et ce malgré quelques déboires aux États-Unis (le terme « Conan » étant sous le copyright de Conan le Barbare, il a fallu renommer la série Case Closed). Si vous vous rendez un jour dans la ville natale de Gōshō, Daiei, vous remarquerez notamment que suite au succès phénoménal de Détective Conan, certains documents officiels de cette ville présentaient un filigrane du petit détective. La ville elle-même, fière du succès de la série, va alors faire apparaître Shinichi, Conan et Ran à divers endroits. De nos jours, la ville de Daiei se nomme Hokuei.
Cliquez ici pour faire apparaître un paragraphe supplémentaire sur Daiei, la ville de Conan.

En 2001, Détective Conan reconsacrera Aoyama pour son travail en lui décernant pour la deuxième fois le Shōgakukan Manga Award, une situation inégalée pour un succès si inattendu. Le 5 mai 2005, il épousera la chanteuse Minami Takayama qui fait également le doublage de Conan dans l'anime du même nom. Leur mariage ne durera malheureusement que jusqu'au 10 décembre 2007, année où le mangaka publie l'histoire d'une fille qui arrive à deviner quand quelqu'un ment en le/la regardant dans les yeux, Tell Me a Lie. Notez également qu'en cours de route, Aoyama aura conçu le look graphique des personnages humains de la série Hamtaro.

Inspiration

Gōshō pose à côté d'une statue de son personnage phare

Si la série Détective Conan est de loin l'œuvre la plus emblématique d'Aoyama, l'implication de ce dernier est évidente à de nombreux niveaux, à commencer par son genre. Si Aoyama est un dessinateur dans l'âme, il faut savoir qu'il a toujours été très passionné par les romans policiers et de littérature policière en général. Il commence par exemple à lire les Sherlock Holmes de Sir Arthur Conan Doyle dès la primaire, avec entre autres Une Étude en rouge et Dancing Men. Malgré cette influence occidentale très poussée qui marque ses œuvres, ce dernier reste très attaché à sa culture et apprécie tout particulièrement les œuvre de Edogawa Ranpo (江戸川 乱歩, de son vrai nom Hirai Tarō, 平井 太郎), le pendant japonais de Doyle. Cette fascination se transmettra dans Détective Conan à presque tout les niveaux, faisant des détectives les « célébrités » du monde de Conan, nommant certains personnages d'après ceux de détectives connus et n'hésitant pas à faire des parallèles presque transparents avec des œuvres que mêmes les collégiens français étudient ou lisent de nos jours. Citons par exemple les épisodes 222 à 224, dont la traduction est « And Then There Were No Mermaids », un clin d'œil aux Dix Petits NègresAnd Then There Were None » en version originale) d'Agatha Christie.

Toujours dans les influences, il y a les pressions des éditeurs. Ainsi le personnage d'Heiji avait été autrefois suggéré par l'éditeur de Aoyama afin de ne pas faire du personnage de Conan un M.Je-Sais-Tout impossible à supporter pour les fans. Et pourtant, là aussi, le mangaka trouvera moyen d'apposer sa “patte” : Heiji pratique le kendo, un art martial (au sabre)… comme Aoyama pendant tout le collège ! C'est également un grand fan de baseball, une caractéristique que Aoyama n'avait pas pu attribuer à Conan car il voulait en faire un fan de foot, un sport plus connu au pays des sushis. À noter justement que Aoyama est lui-même un fan des Giants, une équipe qui apparaît souvent dans Détective Conan à la télé ou dans les journaux, quel hasard…


En règle générale, il sort un tome de Détective Conan tous les 2 mois au Japon. À chaque fois, ces tomes se hissent en tête de vente lors de leurs sorties, avec presque 400 000 exemplaires vendus en une petite semaine). Quoique Yaiba soit une série très connue au Japon qui a mérité une adaptation en français, la série Détective Conan reste son œuvre la plus vendue.